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Photo du rédacteurLise Quenette

La société et mes TCA : Partie 3

Récapitulatif


Dans le deuxième article, je vous parle de l'idéologie persistante disant "manger ça se mérite". Je vous ai présenté les conséquences dramatiques que cela a eu dans ma vie : privation de nourriture, excès dans le sport (tout ou rien). Ça modifie la vision que l'on a de soi, c'est destructeur et je vous invite à le lire.


Le 2 juin


Aujourd'hui, c'est la 8e journée internationale des Troubles des Conduites Alimentaires - nom officiel mais c'est la même chose que les troubles du comportement alimentaire. La Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB) organise pour la troisième année consécutive une journée nationale de sensibilisation. Cette journée permet de sensibiliser le grand public à ces troubles. C'est important pour moi que l'on puisse en parler dans la sphère public.. ça concerne plus de personne qu'on le pense. Même si nous ne sommes pas atteints, nous sommes tous concernés. Par vos paroles, vous pouvez détruire une vie. À l'inverse, par une détection, un accompagnement, vous pouvez en sauver une. On est tous concernés. L'occasion parfaite pour écrire cette 3ème partie !


Les filles mangent moins que les garçons


Cette phrase.. une typique de notre belle société patriarcale. C'est connu, les femmes doivent faire attention à leur apparence physique mais les hommes n'ont pas à s'en soucier. Aujourd'hui, de nombreux hommes prennent "soin d'eux" et sont vigilants à leur poids, mais il y a pas encore une équité entre les deux. C'est un fait ! Il n'y a qu'aux femmes qu'on fait des réflexions sur leurs apparences physiques.


Dans la société, les filles mangent forcément moins que les garçons. Nous pouvons le voir dès le plus jeune âge, c'est désolant. Ça m'a suivi jusqu'à l'âge adulte parfois via des proches, parfois avec d'autres personnes ou même au restaurant. Ça peut être des allusions, des remarques précises, des comparaisons.. les choses sont dites et détruisent.


Conséquences & solutions


Cette manière de pensée m'a longtemps laissé pensé que c'était ok d'accepter de manger moins. Alors c'est scientifique, les femmes ont un poids qui fluctue davantage... mais c'est hormonal.


La première : La jalousie des garçons

Quand on met en concurrence deux personnes, qu'on les compare, cela créé une jalousie. Petite, je faisais comme les garçons. Je montrais qu'il ne fallait pas m'embêter sinon je te rentrais dedans (comme les garçons). Je préférais les jeux d'équipes, de ballon, plutôt que les chamailleries des filles. C'est lunaire quand on y pense.. et pourtant c'est une réalité. C'est juste une question d'éducation, de personnalité et de formatage (#societepatriarcale). Ce n'était pas conscient à l'époque mais en grandissant j'ai été confronté à cette comparaison sur la nourriture. Je ne rentrerais pas dans le détail mais sachez que ça marque. Quand un garçon a le droit de se resservir alors que nous non, ça reste. Ça créait des incompréhensions, des blessures et forcément une mauvaise image de l'alimentation. Ça amplifie également les jalousies, ça ne construit rien de sain.


Ma solution : Adulte, j'ai muri, je ne suis plus jalouse

J'ai du me défaire de ces croyances limitantes. Je n'ai pas eu une solution particulière si ce n'est que j'ai grandi. J'ai compris que personne n'avait le droit de me dire la quantité que je devais ou non manger. J'ai également appris le fonctionnement du corps féminin. Je me suis intéressée aux fluctuations hormonales et le reste est venu naturellement. Aujourd'hui, je ne suis plus jalouse.


La deuxième : Se servir moins et pas deux fois

Pour rentrer dans le moule, j'ai appris à remplir toujours moins mon assiette. Pendant une période, je refusais même qu'on me réserve alors que j'en mourais d'envie. C'est resté très longtemps. Aujourd'hui, je suis une adulte, j'ai le recul nécessaire pour discerner. J'ai aussi cette capacité à légitimer mon avis. Enfant, je n'ai jamais mâché mes mots, si je n'étais pas d'accord, je le formalisais. La différence avec maintenant ? Petite, on ne m'écoutait pas, après tout "c'est une enfant". Malheureusement, il m'arrive encore de me retrouver dans ce type de situation... de confrontation de l'assiette d'une femme VS celle d'un homme. Cela s'observe très facilement au restaurant. Récemment, j'y étais avec mon mari. Il avait commandé un magret de canard et moi un burger frites. En arrivant le serveur dit "le burger pour Monsieur j'imagine". - "Vous imaginez mal monsieur" lui ai-je répondu. Dans le fond, je sais que ce serveur n'était pas mal attentionné mais ce type de remarque conduit à des stéréotypes non fondés et amène aussi à détruire des vies. Scoop : abstenez-vous !


Ma solution : Envoyer balader cette idée, je me sers en fonction de ma faim;

J'écoute mon corps.

Je ne sais quoi dire pour développer cette solution. C'est votre corps, vous êtes seul juge pour le ressentir et savoir dont il a besoin. Tu as faim de 2 portions, prends en 2. Un autre jour, tu veux uniquement une salade et le lendemain une raclette.. On n'a qu'une vie, autant vivre sans souffrir. Tu n'es pas obligé de manger moins que ton frère, ton compagnon, etc, sous prétexte que tu es une femme. N'hésitez pas à reprendre les personnes qui vous disent l'inverse ! Affirmez-vous :)


La troisième : Interdit aux "écarts"

J'ai toujours eu l'impression de ne pas pouvoir me permettre d'écart.. oui car mon corps fluctue plus vite. Pendant longtemps, j'ai eu cette vision néfaste. Je m'interdisais le moindre sucre, le moindre écarts hors repas... au point d'être en hypoglycémie. C'est si dangereux..

Cela affecte également notre vision de la nourriture..


Ma solution : Apprendre qu'il n'y a pas d'écart, simplement des plaisirs

Ici, nous avons encore une croyance limitante qu'il faut déconstruire. La thérapie m'a beaucoup aidé sur ce point. Je travaille encore dessus. C'est un long chemin de déculpabilisation.


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