Après plusieurs années de lutte intérieure, j'ai repris le sport ! Je me sens prête à vous parler concrètement de ma relation au corps, au poids et notamment au sport.
Photo : @unevieresponsable
J'ai arrêté le sport en 2014 !
En 2013, à mon déménagement en région parisienne, j'ai arrêté définitivement la danse classique après presque 12 ans de pratique. Pour info, j'avais 3 cours par semaine de 1h30-2h. Sans compter les 2h de sport à l'école et les séances que je pouvais faire avec ma famille (footing par exemple).
À l'obtention de mon bac en 2014, je n'avais qu'un objectif : ne pas faire de sport dans mes études supérieures. Je ne voulais plus.. mon corps ne le voulait plus et mon cerveau non plus. J'avais besoin d'une pause.
Pourquoi ? Il faut remonter quelques années plus tôt pour en analyser les causes. J'espère que vous le comprendrez mais j'ai décidé de conserver ces raisons personnelles. Convaincue que mon histoire peut en aider d'autres, je tiens tout de même à garder une partie de ma vie privée. Elle n'impacte pas que moi et mon entourage n'a pas choisi d'être exposé sur les réseaux sociaux : c'est uniquement mon choix :)
Ma relation complexe au sport (et forcément au poids)
D'aussi loin que je m'en souvienne, je n'ai jamais aimé le sport. J'ai toujours aimé les activités sportives avec un attrait artistique. Je ne considérais pas la danse classique comme un sport mais comme un art. Soyons clair avec cela, c'est à la fois les deux :) Au même titre que le patinage artistique par exemple. Allez au sport à l'école c'était un calvaire, allez à la danse c'était un plaisir.
Petite je n'en avais pas conscience mais à l'adolescence le schéma s'est rapidement construit. Sport = maintien en forme = contrôler son poids (perdre en poids ou prendre en muscle). La société nous dit également que c'est un moyen de supprimer les calories... En gros, tu veux manger ? Fais du sport pour compenser. J'avais déjà un rapport erroné à la nourriture alors quand le sport s'est également installé, c'est devenu une spirale infernale pour moi.
En septembre 2012, j'ai arrêté de manger et fait du sport de manière intensive (danse, école, avec famille, la nuit dans ma chambre). La jeune fille de 16 ans avait très bien compris le concept. Résultat, en moins d'un mois et demie j'ai perdu 8,5 kilos. Bien entendu, je n'avais aucun besoin de perdre à cette époque, soyons bien au clair avec ça !
À partir de cet instant, j'ai assimilé le sport à ce cercle vicieux et j'ai mis presque 10 ans à en sortir. J'ai tenté de reprendre le sport de nombreuses fois après 2014... à chaque fois, cette même angoisse de retomber dans la spirale. J'ai eu peur d'être trop affaiblie pour réussir à en sortir cette fois.
La volonté de s'en sortir !
Même si je mettais ma santé physique en péril, rien et personne n'y faisait. Vous savez, si vous ne décidez pas vous-même de vous en sortir, ça ne marchera pas. Si vous n'avez pas cette rage intérieure... ça ne changera pas.
À chaque rentrée scolaire, je fais un état des lieux sur ma vie : sentimentale, familiale, professionnelle et personnelle. En août 2021, le constat était clair... 10 kg de plus que mon poids avant de perdre 8kg en 2012... donc +18kg en 10 ans. Des problèmes aux genoux augmentés par le poids. En reconstruisant ma santé mentale, j'y ai laissé ma santé physique. Un jour, j'ai accepté que les deux n'étaient pas dissociables.
Je me suis inscrite dans une salle de sport et le chemin de déconstruction a débuté ! Un an après je peux vous assurer : une des meilleures décisions de ma vie ! Pourquoi ? Tout simplement car elle a été prise au bon moment.
J'en parle souvent pour l'écologie "chacun à son rythme". À vrai dire, cette citation s'adapte à tous les domaines de notre vie. Du moment où tu fais les choses par conscience et pour toi, ça fonctionne.
Le bilan : 1 an après
J'ai repris le sport dans les plus grands des secrets. Pendant plusieurs mois, je n'en ai parlé à presque personne de mon entourage. Je souhaitais que ce moment m'appartienne.
C'était difficile de reconstruire 10 ans de croyances limitantes.. pas à pas, j'ai commencé à prendre du plaisir à me dépenser. J'ai compris l'intérêt de pratiquer une activité physique pour ma santé mentale ; pour me défouler et vider mon cerveau.
Je n'avais aucun objectif particulier à part une remise en forme. Aucun objectif de perte de poids, pas de changement alimentaire. Simplement reprendre le contrôle de mon corps. À 25 ans, je n'arrivais plus à monter les escaliers sans être essoufflée. Puis, il y a mes genoux... ce foutu syndrome rotulien. Et puis, ce joyeux colon irritable :) J'ai tout pris à bras le corps !
Le plus difficile ? La régularité. Je pense que tous les sportives de haut niveau pourraient le confirmer. La régularité est la clé pour avoir des résultats et créer des habitudes de vie. J'ai eu des creux, des pertes de motivation, des douleurs intenses aux genoux.. mais je suis toujours revenue !
Aujourd'hui, nous sommes en septembre 2022 et j'ai repris le sport il y a un an. Je m'en rappelle comme si c'était hier. J'avais peur. Je ne me sentais pas en sécurité, mais j'étais prête et en phase avec moi-même.
Un an après, je n'ai pas perdu 1 gramme mais j'ai gagné en assurance et j'ai repris peu à peu la maîtrise de mon corps. J'ai rallié la santé mentale et physique. C'est satisfaisant !
Je suis fière de moi...
Et la suite...
Il y a encore du chemin à parcourir de mon côté. Je dois encore déconstruire mon rapport à la nourriture..
Aujourd'hui, pour des raisons de santé, je dois absolument perdre 5 kilos... mes genoux ne tiennent plus. J'ai constamment mal et j'ai tout essayé. Quand on a des problèmes aux genoux, le poids est un facteur d'accélération. Sauf que... Il y a toujours un que :) Avec ce mal, je ne peux pas tout faire au sport, je suis limitée et forcée un peu plus m'est invivable... Pour perdre du poids, il faut également changer son alimentation. Je ne ferais pas de régime ou autre.. c'est DANGEREUX. Mais je dois rééquilibrer tout en continuant cette activité sportive. Mon objectif de l'année 2022-2023 !